GESTES

Dans mon travail, me confrontant à l'espace public, je mets corporellement mon intimité en jeu. Je me place sous des matières inertes pour les photographier et les transformer en une matière organique, dansante. Le drap, cette double peau qui nous accompagne toute la moitié de notre vie, matière support de notre intimité nocturne, notre histoire sentimentale, sexuelle, est mon principal sujet.

Dans Gestes, l'espace public n'est plus mon lieu d'exploration. Une nouvelle cartographie se crée laissant place à une surface en reliefs, parcourue et dessinée par le corps d'un danseur. Ce sont les traces d'une « suite de mouvements du corps volontaires, rythmés, (...), ayant leur but en eux-mêmes et répondant à une esthétique » 1, en sommes, des gestes dansés.

Mon corps n'est plus sous le drap que je photographie mais bien au dessus. En plongée, je visite ce lieu de plis, d’empreintes, de déploiement, de torsions, de traces qui suggèrent une présence corporelle.


1 REY Alain, REY-DEBOVE Josette, Le Petit Robert de la langue française 2015, Paris, Le Robert, 2015 définition de la « danse » p 614