Revêtir notre image

du mercredi 9 janvier au mercredi 27 mars 2024

ateliers artistiques à La Source Garouste - La Guéroulde (27) auprès d'enfants et de jeunes de proximité et de mixité sociale, pour certain·es suivi·e·s par des travailleur·euses sociaux·ales en binôme avec des éducatrices spécialisées, Lucie Edline et Hélène Mimaud

 

Que peuvent révéler les tissus que nous avons chez nous ? Plis d’un drap, t-shirt en boule, pantalon plié, nappe froissée... et si nous tentions de les mettre en scène, puis, de les mettre en corps ? Dans cet atelier, nous avons cherché à « revêtir notre image ». 

Dans un premier temps, plusieurs ateliers ont été consacré à à la découverte et à l’expérimentation de  l’outil photographique. En testant différents formats, différents points de vues, en analysant les diverses sources de lumière pour créer une image, les multiples objets/sujets à photographier, les enfants ont pu aiguiser leur regard via différents rallye photo sur le site de La Source. 

Il a été question dans un second temps de partir à la recherche des traces humaines, que ce soit en intérieur ou en extérieur. Empreintes, traces de pas, manteau accroché au mur, lunettes, traces de voitures,... l’idée était de détecter et de photographier les indices de présence humaine. 

Comment mettre en scène sa propre trace ? Dans un troisième temps, chaque enfant, avec un linge provenant de chez soi, a pu dissimuler sa propre trace. En demis groupes, les enfants ont pu être tantôt dissimulateur·rices, tantôt détectives photographes.  

Dans un dernier temps, le but était de mettre en corps son linge, tenter de le rendre vivant grâce au corps, grâce à un geste pour qu’il soit, in fine, photographié. Lancer en l’air, mettre en boule, faire un nœud et balancer, attraper par les angles et déposer sur un tronc d’arbre, se mettre sous le tissu et sortir sa main enroulée dans un autre tissu, se mettre sous le drap et bouger dedans, accrocher à une branche, lancer devant les fleurs, se mettre dans des taies d’oreillers, et mettre son doigt en haut, se cacher sous le tissu, tourner, rebondir sous le tissu, lancer très haut, déposer sur des branchages et fermer, accrocher sur un fil à linge et cogner, tourbillonner, se dissimuler sous le t-shirt... Nous avons pu nous questionner corporellement sur les possibilités d’activation de la matière. La mise en corps a été facilité par toutes les propositions d’éveil corporel, de mises en mouvement faites depuis le début des ateliers, en début et fin de séance (échauffements, « scanner corporel », jeux de déclenchements corporels en binômes au sol ou debout, la main qui guide ou déclencheuse, méditation guidée...).  

En parallèle, nous avons réalisé des journaux d’émotions et d’équipe, livrets aux couvertures colorées permettant aux enfants de retracer nos étapes de travail, de mettre à l’écrit les éléments de leurs images collées les unes après les autres. Cela a permis de mettre en évidence le geste nécessaire pour la réalisation de l’image finale, imprimée et encadrée pour le vernissage, temps fort précieux où les enfants ont pu performer avec une sincère concentration, nous faire revivre leurs expérimentations et nous présenter leurs œuvres.