Marinette Cueco, L'ordre naturel des choses, 16.10.21 - 05.03.22

L’exposition Marinette Cueco, "L’Ordre naturel des choses", au LAAC s’inscrit dans un mouvement de redécouverte de cette artiste, dont les œuvres ont été montrées ces dernières années à l’occasion de plusieurs expositions monographiques et collectives. Elle constitue la première rétrospective d’ampleur que lui consacre un musée de France. Cette exposition manifeste l’ambition du LAAC de mettre en avant des figures artistiques fortes de la scène française, dont le travail a émergé au cours des Trente Glorieuses et qui sont toujours d’actualité.
Le commissariat est assuré par la critique d’art Évelyne Artaud et la commissaire d’exposition Elena Groud, en étroite collaboration avec l’artiste.
"Ni l’art ni la littérature ne doivent avoir cette fonction quasi administrative de remplir les espaces vides d’une exposition ou d’un récit comme on est sommé de remplir les points de suspension d’une fiche d’identité.
La figuration du silence serait la forme de résistance à cette assignation du sens… C’est la gravité de ce silence qui fait que la beauté advient, dans l’éclat d’une vérité ; non celle d’une quelconque causalité objective d’un réel qui n’existe pas en soi, mais la tonalité subjective inattendue que contient le réel tel qu’il est construit dans les choses de l’art par le secret et l’ombre qui entourent ce qui a présidé à son existence ; existence qui n’apparaît jamais dans un continuum temporel, mais bien plutôt en creux, dans ses lacunes, ses manques, ses trous, ses effondrements ; ou comment passent dans les mailles de ce filet que l’on pose souvent maladroitement, les figures de la filiation, du désespoir, de l’amour… tout ce qui traverse ainsi le temps en nous traversant de l’un à l’autre sans qu’il ne soit besoin de tout dire, de combler ce silence, mais par ce qui consiste à le faire vibrer, vivre, respirer, circuler en le laissant passer sans contrainte et sans bruit.
Comme Marinette pose çà et là quelques fragments de nature récoltée dans toute l’attention et la gravité d’une conscience qui mesure l’impossibilité d’en restituer la pleine unité, mais tend humblement à mesurer l’espace entre le temps où le corps est plongé en immersion dans le paysage et celui à l’atelier, où il se souvient d’un détail, comme la fragile couleur d’une graminée, l’éphémère légèreté d’un coquelicot dans le souffle du vent, l’improbable place d’une pierre du chemin… la gravité de cet art c’est de penser que quelque chose d’important a fondé ce geste qui nous donne à voir ce que l’on n’attendait pas et qui ressurgit ainsi après un temps plus ou moins long de latence et de silence, dans la fraîcheur d’une résurgence de quelque chose d’impalpable, de simple, d’existant, d’évident qui réapparaîtrait là sous une forme discrète et incomplète, mais ô combien précieuse !"
Evelyne Artaud
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PRESSE
https://www.beauxarts.com...ntee-de-nature/
https://lagoradesarts.fr/...des-choses.html
https://pointcontemporain...rel-des-choses/
https://www.lavoixdunord....lotes-et-toiles